Gruyère aux truffes [PV Sayle Valdean]

La neige, c'est joli. La neige, c'est bien.
Mais la neige, c'est froid.
Totalement frigorifiée, Féo se réfugia dans l'encastrement d'une masure. Là, elle sortit à contre-cœur une main de la poche de son manteau d'hiver. Les doigts de cette main étaient crispés sur une feuille de papier. Quelques flocons s'y déposèrent et fondirent presque aussitôt. Une goutte d'eau coula sur le croquis d'un jeune homme d'environ dix-huit ans, aux longs cheveux noirs et à la mine impassible.
Tandis qu'elle contemplait cette feuille un peu chiffonnée, résonnaient à nouveau dans sa tête les vociférations du marine qui l'avait envoyée sur cette île méconnue.

- Un pirate !

Ce marine n'était pas très âgé. Vingt ans tout au plus. Un type un peu gras, au visage rougeaud, qui gesticulait dans tous les sens en postillonnant sans cesse. Sa voix furibonde transperçait ses oreilles.

- C'est un malfaiteur et un criminel !

Féo l'avait traité de haut, ouvertement, car ce type l'agaçait. Elle n'avait aucune vocation de justicière. Il n'avait qu'à régler le problème lui-même. Mais la suite de ses divagations s'était avérée plus intéressante. Selon lui, une prime de quarante-cinq millions de berrys planait sur la tête de Sayle Valdean.
Elle remballa le dessin. Il lui était déjà arrivé qu'une personne, au courant de ses activités et de ses talents de combattante, lui demandât de la débarrasser d'un pirate en particulier, mais il s'agissait de civils. De la part d'un marine une telle attitude était étrange, lâche et paresseuse selon elle, car c'était à la marine de faire régner l'ordre. Mais elle n'allait pas refuser de récolter une prime.
Elle avait accosté vers midi, il devait être environ cinq heures. Le ciel virait déjà au bleu foncé, c'était le début de l'hiver. Pour le moment, elle n'avait repéré nulle part un individu possédant une vague ressemblance avec celui du dessin. Peut-être n'affronterait-elle pas le pirate aujourd'hui.

*Ça serait bien que je le chope en pleine nuit. J'aurai l'avantage.*

Frissonnante, elle regarda la neige tourbillonner. La ville côtière où elle se trouvait était déjà recouverte de quelques millimètres de neige compacte.
Si elle restait là, elle n'allait pas tarder à se transformer en Mister Freeze. De plus le voyage en mer avait été fatigant. Il était temps qu'elle trouve un endroit où manger et dormir. Elle poursuivrait sa quête demain. Elle se secoua et marcha dans les rues, à la recherche d'une auberge.

Sayle venait d’arriver sur cette petite île dont il ne conaissait aps encore le nom à bord d’un bateau marine dans lequel il s’était discrètement infiltré. Il venait tout juste de quitter son île, là où il avait perdu sa mère, tuée par des marines. Il essayait de ne plus y penser, il devait faire face au présent.
Il faisait froid sur cette île, contrairement à sa petit île. Il chercha un endroit où il pourrait se réchauffer et son regard se posa sur une petite taverne. Il s’y précipita avec Ayradh, son lion, et entra. Un feu brûlait au fond, malheureusement, les tables les plus rapprochés étaient toutes prises. Il demanda à Ayradh de rester assis prés de la porte puis se contenta d’un tabouret en face du bar. Il demanda une boisson chaude et fut servi quelques minutes plus tard. Il avala une gorgée lorsque la porte s’ouvrit de nouveau. Un homme assez jeune, peut être une ou deux années de plus que lui, entra et vint s’asseoir à ses côtés aprés avoir observer avec étonnement lelion et demanda une boisson à son tour.

Bonjour, il fait froid dehors n’est ce pas ?

Agacé d’une question aussi stupide, il repondit d’un ton sec.

Oui.

Depuis que j’ai été muté ici le temps n’a jamais changé sur cette île.

Muté ?

Oui, je suis un marine. J’ai décidé de combattre ses ignobles pirates, ce ne sont que des crapules, des criminels qui méritent d’être punis, vous n’êtes pas d’accord avec moi ?

Le jeune pirate ne dit rien. Donc c’était un marine, l’un de ceux qui avait anéanti son village. Il se leva , paya avec le peu d’argent qu’il avait et se dirigea vers la porte. Il se retourna et regarda le marine qui le fixait toujours.

Certes, alors les marines sont bien pires. Ne revenez plus m’importuner, aprés tout je ne suis qu’un criminel n’est ce pas ?

Il ouvrit la porte et sortit dans le froid suivit d’Ayradh. Le marine resta planté là, surpris.
Sayle était a présent dans la chambre d’une auberge, allongé sur un lit, essayant de s’endormir, bien qu’il n’y arrivait pas. Il n’arrivait pas à chasser ses pensées de sa tête.

Au travers des flocons, Féo distingua l'enseigne d'une auberge. Elle s'engouffra dans la bâtisse et profita avec soulagement de la chaleur qui y régnait.
L'auberge était faite de pierres et de bois, ce qui lui donnait un côté rustique. Un feu brûlait dans l'âtre d'une cheminée à sa droite. Trois tables rectangulaires étaient disposées de ce côté, avec des bancs comme chaises. À gauche de la table la plus éloignée, un escalier devait mener aux chambres. On devinait une porte derrière lui. Devant l'entrée, où elle se tenait actuellement, un tapis aux motifs géométriques enfantins, dans les tons beiges. À gauche il y avait deux larges canapés en cuir sombre, et contre le mur une grande bibliothèque avec des livres de toutes les formes.
Elle ne vit personne, jusqu'à ce que l'aubergiste se matérialise devant elle.

- Bonsoir, mademoiselle !

Il avait une voix fluette et affichait un grand sourire commercial. Il la débarrassa de son manteau et l'accrocha donc à un porte-manteau.
Elle lui demanda un repas, une chambre. Puis, sur un coup de tête, elle l'interrogea :

- Vous n'avez pas d'autres clients ?

- Si, bien sûr, répondit l'homme, qui était bavard. Il y a un monsieur qui occupe déjà une chambre à l'étage.

Elle hocha la tête et s'installa à l'une des tables vides, juste en face du feu crépitant.
Dans la soirée, elle lut en diagonale un livre de l'auberge. Il s'agissait d'un ouvrage sur les plus célèbres accidents en mer s'étant produits au cours du siècle. Quelques histoires évoquaient la zone maritime de Calm Belt et Grand Line, le "cimetière des pirates" où elle-même s'était déjà aventurée par le passé. Certaines paraissaient tout à fait fantaisistes. Mais il y avait tellement de choses étranges dans le monde qu'après tout, elles s'étaient peut-être passées pour de bon.
Elle aimait bien la tranquillité et le silence qui régnaient dans l'auberge.
Finalement elle alla dans sa chambre, s'effondra sur son lit, tira les couvertures à elle et ferma les yeux. Elle s'endormit rapidement. Bien qu'elle n'avait aucune idée de la façon dont elle allait retrouver Sayle Valdean, elle était aussi calme que d'habitude. L'issue de sa mission la laissait indifférente.
Elle dormit profondément et se réveilla vers six heures, en pleine forme. Elle avait toujours été matinale. Dehors il faisait nuit noire, et il ne neigeait plus.
Elle décida d'attendre une heure avant de descendre. Elle profita de ce temps libre pour dresser le planning de sa journée. Elle comprit vite qu'à part se promener dans la ville et interroger les passants en leur montrant le dessin du pirate, il n'y avait pas grand-chose à faire. Du coup elle essaya d'interpréter un rêve incompréhensible qu'elle avait fait cette nuit : des muffins toastés prenaient le contrôle de la Terre.

*N'importe quoi !*

Alors elle quitta sa chambre et descendit sans faire de bruit. Elle piocha un autre livre que la veille dans la bibliothèque et le feuilleta machinalement, en attendant que l'aubergiste apparaisse.

Environ une heure avant, vers six heures, Sayle ouvrait les yeux aprés un cauchemar étrange.

Il se trouvait sur l'île où il était né et où il avait vécu. Il y avait tous les habitants de son village devant lui. Etant donné la taille de celui-ci, il n'y avait pas vraiment grand monde. Puis ils disparaissaient tous un par un. Puis sa mère restait la seule en face de lui, souriante. Puis il entendait un effroyable cri de douleur, et l'image de sa mère disparaissait à son tour.

Il se leva donc en essayant d'oublier ce rêve, il partit se laver puis enfila sa veste, ramassa son épée qui se trouvait contre le mur, prés de son lit, ainsi qu'un sac noir. Il l'ouvrit et vérifia que tout y était, bien que cela n'avait aucun sens. Si quelqu'un était entré pendant le nuit, il aurait sûrement pris le sac en entier, de plus, le voleur aurait prit son épée aussi. Enfin, il vérifiait tout de même. Il y avait une petite bourse contenant son argent, des herbes médicinale posée avec précaution, ainsi que des fioles contenant des substances étranges, sûrement le résultat d'un mélange de ces herbes. En vérité, il n'était pas médecin mais il avait appris certaines choses sur son île. Aussi se trouvait une sorte de gros bâton en fer avec lequel il broyait les herbes. Et en dessous de tout ça, se trouvait de la nourriture. Un grand quantité de pain et de viande, des fruits et des légumes et d'autres choses. Le sac devait peser assez lourd vu son contenu. Enfin, il se releva et sortit de sa chambre.

Bien qu'il était à l'intérieur, le froid se faisait déjà sentir. Il descendit les marches doucement, personne n'aurait put l'entendre. En bas, il réveilla Ayradh qui se trouvait prés de la porte, l'aubergiste ayant interdit le fait qu'il dorme dans l'une des chambres.

Il sortit enfin, le vend froid lui fouettant les joues qui devenaient rouges. Il se dirigea vers le port, la couche de neige qui recouvrait le sol le ralentissait. Il arriva enfin une demi heure plus tard. Il devait être sept heures moins le quart à présent, peut-être plus. L'odeur du poisson de faisait sentir, quelques marchands en vendaient, bien qu'il n'y avait pas beaucoup de clients vu l'heure. Il baissa les yeux vers son épée, ça risquerait d'effrayer les marchands, il ferait mieux de la cacher. Il dégaina donc son épée, mit le fourreau dans sa manche gauche et l'épée elle même dans sa manche droite. Il ne pouvait pas plier son bras à présent mais peu importe, il avait les mains dans les poche et il n'avais pas l'intention de les sortir. Il se dirigea donc vers un marchand pour se renseigner sur les prochaines arrivée de bateaux.

Euh, je voudrait savoir quand le prochain bateau arrivera au port.

Un bateau marchand devrait arriver demain en début d'aprés-midi.

Mmmh, je devrai rester ici un peu plus longtemps que prévu donc. Merci monsieur.

Il se retourna donc et reprit la route en direction de l'auberge. Il faudra qu'il reste encore un peu plus longtemps sur cette île glaciale...
Enfin dans l'auberge, cette auberge qui semblait si froide avant qu'il ne sorte. A présent la température semblait bien plus élevée, mais il n'en était rien. Il ordonna à son lion de rester prés de la porte et lui donna de la viande crue. Il se dirigea ensuite vers la cheminée pour se réchauffer. Une jeune femme plutôt jolie se trouvait là, feuilletant un livre. Elle ne l'avait pas encore remarqué...

Féo était en train de lire un passage sur un célèbre serial killer du siècle dernier. C'était assez intéressant, et un peu glauque. Le tueur se faisait passer pour un médecin, mais le traitement qu'il préconisait à ses patients les tuait systématiquement. Il manipulait les proches des victimes et s'assurait leur soutien. Mais un jour l'un de ces proches le menaça de le traîner en justice. Le médecin le supprima. Ce meurtre non prémédité laissa des traces et sa culpabilité put être prouvée. Après un long procès, il fut condamné à mort, à l'âge de trente ans.
Écœurée, elle passa au chapitre suivant, fixa le blanc de la page quelques secondes, puis referma le livre en grognant. Elle avait faim et l'aubergiste ne descendait toujours pas...
C'est à cet instant qu'elle eut un pressentiment : elle n'était pas toute seule dans cette pièce.
Elle tressaillit et se leva, jetant un coup d'œil du côté de l'escalier. Mais elle avait déjà compris que la personne qui était là venait de l'extérieur, plus par intuition que par véritable raisonnement. Si elle venait de l'étage, donc si c'était l'aubergiste ou le mec dont il lui avait parlé et qu'elle n'avait pas encore croisé, elle l'aurait vue du coin de l'œil. Elle se tourna vivement vers la cheminée. Ses yeux tombèrent pile sur l'homme qui s'y tenait et qui lui tournait le dos.
Il venait de l'extérieur, sans aucun doute, il "sentait" le froid du dehors.
Féo n'était pas contente d'elle-même. S'il avait été un ennemi ? Il aurait très bien pu la poignarder dans le dos pendant qu'elle était bêtement accaparée par son livre ! Elle avait même laissé son sabre dans sa chambre... Non, décidément elle avait été idiote : elle aurait dû entendre la porte d'entrée s'ouvrir. Dans son métier, on se faisait pas mal d'adversaires et elle avait depuis longtemps compris que le fait de rester à l'affût en permanence, comme le chat qui ne dort jamais vraiment, pouvait lui sauver la mise, voire la vie.
Elle décida d'aller chercher son sabre, sans tarder.
Elle se dirigea vers l'escalier et elle allait grimper les marches quand soudain, sans très bien savoir pourquoi, elle tourna la tête pour voir le visage de l'inconnu.
Le flegme de Féo était quelque chose d'assez remarquable. Tout se passait comme s'il amortissait les stimuli extérieurs. Les informations lui parvenaient intactes, mais les émotions instantanées qui les accompagnaient semblaient avoir été absorbées par cette armure de flegme, comparable à une muraille de gélatine. Donc quand elle reconnut Sayle Valdean, dans cette auberge, au moment où elle s'y attendait le moins, elle eut une réaction immédiate minime : elle haussa les sourcils.

*C'est ce type, sans aucun doute, il est exactement comme sur le dessin. Très bien, je n'aurai pas à le chercher. Je reprends mon sabre et je le provoque en combat.*

Féo n'était pas du genre à fomenter des plans. Elle préférait aller directement au but.
Elle réintégra rapidement sa chambre et récupéra son arme qu'elle avait rangée en dessous du lit. C'était une habitude chez elle : quand elle dormait quelque part, elle rangeait toujours le sabre en dessous du lit. Si c'était un double lit, elle le mettait juste en dessous de la partie du lit qu'elle allait occuper.
Elle redescendit sans précipitation. Le pirate était toujours là. Elle ne faisait aucun effort pour cacher Siki, qu'elle tenait à bout de bras. Elle interpella sa cible :

- Bonjour Sayle, je m'appelle Féodora, je suis chasseuse de primes et justement, comme par miracle vous avez une prime ! Donc si vous êtes d'accord, on peut sortir de cette auberge - histoire de ne pas la démolir - pour se battre, vu que je doute que vous allez vous rendre pacifiquement... Ça ne vous dérange pas au moins ? Je m'en voudrais de vous brusquer !

La jeune femme sembla remarquer la présence de Sayle. Elle se leva et monta les escaliers en direction de sa chambre. Sayle ne lui accorda pas un regard mais avant d'atteindre le premier étage, elle se retourna pour voir son visage. Sayle ne la regardait pas mais il ressentait tout cela, il ressentait les yeux de la femme se poser sur lui.

C'était comme un sixième sens qu'il avait développer lors de son entrainement avec ce vieil homme sur l'île précédente. "Un bretteur doit ressentir le moindre mouvement autour de lui" voila ce qu'il lui disait constamment. D'ailleur, il n'était pas le seul à subir l'entrainement "du vieux", car c'était ainsi qu'il l'appelait, il n'avais aucun respect pour son maitre, du moins, il ne le montrait pas. Ainsi, Ayradh lui aussi apprit à se battre.

Il avait rencontré ce mystérieux lion lors de son arrivée sur la première île. l fut tout d'abord étonné de voir une si grande ville sur une si grand île, car son île et son village à lui étaient minuscules. Se méfiant de tout le monde, il était resté dans la forêt entourant la ville. Le lendemain, il était allé acheter Tatsu, son épée, chez le vieil homme en question. Celui-ci lui avait proposé un enseignement pour qu'il maitrise le maniement de l'épée. Sayle ne put refusé, et il suivra cet enseignement pendant environ huit ans.

C'est lors de la 3eme année qu'il passait sur cette île qu'il avait rencontré Ayradh. A ce moment, il s'était habitué à la "civilisation", il vivait donc dans la chambre d'une petite auberge que son maitre lui payait. Alors qu'il sortait dans la forêt pour trouver de la nourriture saine, il avait trouvé le cadavre d'une lionne. A ses côtés, un bébé lion. Celui-ci avait tenté de s'attaquer au jeune pirate qui avait alors 13 ans. Les animaux attaquent lorsqu'ils se sentent en danger... Sayle profitait de son enseignement pour affaiblir le lionceau. Mais au moment où il voulut l'achever, il eut pitié et le prit avec lui... Mais revenons-en au présent.

Le jeune femme entra dans sa chambre et en ressortit quelques secondes plus tard. Et lorsqu'elle redescendit, elle le défia en duel.

"Bonjour Sayle, je m'appelle Féodora, je suis chasseuse de primes et justement, comme par miracle vous avez une prime ! Donc si vous êtes d'accord, on peut sortir de cette auberge - histoire de ne pas la démolir - pour se battre, vu que je doute que vous allez vous rendre pacifiquement... Ça ne vous dérange pas au moins ? Je m'en voudrais de vous brusquer !"

Sayle leva la tête et inspecta du regard la jeune chasseuse de prime. Elle était bien jolie, mais c'était une ennemie. Ainsi donc, elle pensait qu'il avait une prime ? Sayle ne chercha pas à rectifier son erreur, un petit combat pour garder la forme, rien de tel. Et puis, elle était chasseuse de prime, ils étaient donc amenés à se rencontrer plus tard, lorsqu'il aura une prime bien sur.

Voudriez-vous me laisser me changer ? Ces lourds habits ne conviennent pas pour un combat... Mais si vous craignez que je ne m'enfuit, vous pouvez toujours venir avec moi.

Sans même attendre la réponse, il monta et entra dans sa chambre. Il sortit la lame et le fourreau de ses manches et rengaina son épée. Il la posa sur le lit puis enleva son manteau. Il bougea ses bras, il se sentait plus libre de ses mouvement à présent. Il posa son sac qu'il tenait toujours dans sa main et put enfin sortir. Il redescendit les escaliers et jeta un coup d'oeil vers Ayradh. Celui-ci avait remarqué qu'il se passait quelque chose.

Bien, le bois à côté de la ville semble un bon endroit pour se battre. Allons-y.

Ce bois dont le sol et les arbres étaient recouverts de neige n'était pas un bon endroit pour se battre. Car ses habits foncés se voyaient facilement dans cette étendue blanche. Mais c'était le cas pour la jeune femme aussi. Il sortit donc sans entendre et fit signe à Ayradh de rester où il était. Il se dirigea ensuite vers le petit bois à l'ouest de la ville. Il marcha ainsi quelques minutes suivit de la chasseuse avant de se retrouver dans une clairière. Il s'y arrêta et se retourna vers elle.

Bien, honneur aux dames.

Il dégaina son épée et se mit en position, prêt à attaquer.

Le pirate ne semblait pas le moins du monde incommodé par la provocation de Féo. En voilà un qui ne mourrait pas d'une crise cardiaque. Il la planta là pour aller tranquillement se changer. Féo, elle, portait déjà l'une de ses tenues habituelles*. Elle haussa les épaules et l'attendit en bas, comme s'ils partaient ensemble pour un pique-nique et qu'il avait oublié quelque chose. Il ne tarda pas à redescendre, débarrassé de son manteau et armé. Ils sortirent et elle le vit : un lion à la porte, le premier qu'elle voyait de si près. Il lui fit penser à la chanson de Radiohead, "A wolf to the door" et le refrain lui revint en tête : "I keep the wolf from the door..."

- Bien, le bois à côté de la ville semble un bon endroit pour se battre. Allons-y.

Féo s'interrogeait : Sayle utilisait-il cette bête comme arme ? Si c'était le cas, elle devrait fatalement combattre l'animal. Elle aurait été navrée de devoir le blesser : cette bestiole n'avait rien à voir avec leurs affaires d'humains. En plein combat, elle n'avait cependant pas l'intention de laisser des états d'âme la commander. Mais le lion ne suivit pas son maître, tandis qu'ils s'éloignaient. Ils traversèrent le village.
Ils arrivèrent au bois, un petit bois rachitique. À l'instant où ils y pénétrèrent, l'air fraîchit. De temps en temps, un tas de neige croulait des branches des arbres. Elle faillit en recevoir un sur la tête. Piétinant les branches et battant les fougères, ils découvrirent finalement une clairière.

*Quel duel courtois. On dirait vraiment qu'on va en pique-nique.*

Féo trouvait cette situation amusante. Son adversaire lui fit face et tira son épée. Il la laissait commencer. Trop gentil !
Elle tira donc son bandeau noir d'un repli de ses vêtements et se le noua fermement autour des yeux, comme elle l'avait déjà fait des millions de fois. Tout en serrant le nœud, elle réfléchissait rapidement. Ce bois était désert, très calme. Cependant, la neige étouffait les bruits. Ce n'était pas pratique pour elle dont le style même de combat était fondé sur l'ouïe. Elle allait devoir utiliser une technique de concentration légèrement plus élaborée que celle qu'elle employait d'habitude.

- Deuxième flux.

Elle tira Siki de son fourreau. Elle-même ne savait pas trop comment fonctionnaient ses quatre flux. Elle avait développé ces techniques pendant des années d'entraînement. Au moment-même où elle invoqua le deuxième flux, son esprit se focalisa sur le combat, avec une grande lucidité, et elle sentit que son énergie commençait déjà à être grignotée. Néanmoins, ce dû infime ne devrait pas tellement la gêner pendant le combat. La concentration dont elle bénéficiait, quant à elle, l'aiderait beaucoup.
Elle visualisa les lieux - la clairière, les arbres, elle et Sayle debout en face-à-face. Prenant son sabre à deux mains, elle plaça la garde du côté de sa tempe gauche, lame pointée vers l'avant, contenant sa force dans son bras droit, et chargea.

La jeune femme se mit un bandeau devant les yeux, se mit un position et chargea. Sayle seprépara a esquiver mais attendit, il fallait destabiliser l'aversaire, esquiver au dernier moment. Lorsque la lame fut assez proche, il fit un pas sur le côté et se retourna pour garder l'ennmi dans son champ de vision.

Elle utilisait une technique interessante, elle sacrifiait un sens pour une meilleure concentration. Mais comment pouvait-elle connaitre sa position ? Il n'était pas de ceux qui réfléchissaient à une tactique, mais face à un adversaire tel qu'elle, c'était indispensable, car en effet, il sentat qu'elle était différente de ceux qu'il avait combattut jusqu'a maintenant, elle semblait trés forte. Si il comprenait sa tactique, il pourrait faire en sorte qu'elle ne puisse même plus le "voir".

Il fit tournoyer son épée puis l'arrêta. Il la tenait à présent à l'envers, de la même façon qu'on tenait une dague. Il se mit alors à tourner autour d'elle, tel un prédateur tournant autour de sa proie. Il n'était pas seulement un bretteur, il était aussin un assassin. Le bruit de ses pas était étouffé par la neige. Il se mit alors à réfléchir sur la technique de la cahsseuse.

Elle avait dit "deuxième flux", le deuxième "flux" devait être plus puissant que le premier, sil y en avait un. Don quelque chose dans l'environemmnt différait. Le froid ? Impossible de détecter les variations de chaleur pour un être humain. Quelque chose d'autre...

Il recula légèrement, puis encore un peu jusqu'a se retrouver derrière els arbres qui entouraient la clairière. Il était à présent caché dans leur ombre, tel un assassin. Mais elle, elle devait savoir où il était. D'ailleur comment s'appelait-elle ?

Quel est ton nom ? Je voudrait connaitre le nom de celle qui a eu l'audace de me défier.

Sa voix semblait venir de nul part, ou de partout. Sayle était assez arrogant à cette époque, il venait de débuter son voyage et avait gagné les quelques combats qu'il avait eu contre des marines ou des bandits. Il semblait qu'une défaite puisse lui être bénfique...

Mais au fait, pour quell raison l'avait-elle défié ? Elle voulait sa prime ? Il n'en avait pas en vérité, mais peu importe, jusqu'a la fin du combat, il ne dirait rien.

Il sortit enfin de dérrière les arbres en courant. Il avait caché son fourreau derriere son dos, ainsi, il pourrait parer les coups tout en attaquant.Il fit un bond en direction de la chasseuse puis quand il assez prés, il posa son pied à terre et tenta une attaque ascendant avec son épée, toujours tenu comme une dague.

Il avait esquivé. Au moment même où Féo se retournait, une branche quelque part dans le bois se brisa, peut-être à cause de la neige. Elle l'entendit sans l'entendre. Sous l'influence du deuxième flux, elle triait et éliminait presque inconsciemment, automatiquement, les sons inutiles - c'est-à-dire n'ayant pas trait au combat. Un bruit de pas n'aurait pas subi le même traitement. Les flux ne fermaient pas son champ auditif au monde extérieur. Ils l'empêchaient simplement de se laisser distraire par des événements secondaires.
En revanche, elle accordait une grande attention au bruit de la respiration de Sayle, et aussi à celui amorti de ses pas. Elle n'avait pas besoin de yeux pour savoir chacun de ses mouvements. Quant à deviner la façon dont il tenait son arme, c'était plus délicat, mais elle pouvait la deviner en visualisant tous ses gestes. Tout à coup, Sayle fit tournoyer son épée. Sans doute espérait-il la désorienter. L'épée produisait un sifflement, en tournant. S'appuyant sur ces sifflements et la position probable de l'arme avant qu'il ne la fisse tourner, elle imagina ces rotations successives. Quand il l'arrêta, elle était quasiment sûre que la pointe de l'épée était dirigée vers le bas. Elle ne pouvait pas l'imaginer avec précision, mais elle le déduisait. Il lui paraissait peu probable que Sayle tienne son épée quelques degrés de travers.
Ensuite il se mit à tourner autour d'elle. Ses pas étaient assourdis par la neige. Pas sa respiration. Pour peu qu'on s'entraîne, le souffle d'un adversaire devient aussi bruyant qu'une fanfare. Elle sentit qu'il s'éloignait. Avant de mettre son bandeau, elle avait pris soin de bien examiner l'endroit. Elle pensait savoir vers quels arbres en particulier il se dirigeait. Elle eut l'impression qu'il se cachait derrière. Cependant, elle ne se tourna pas franchement vers cette zone. Elle restait sur place, l'air à l'affût, comme si elle ne savait pas où il était passé. C'était peut-être le but de sa manœuvre. Mieux valait le laisser croire qu'il avait gagné.

- Quel est ton nom ? Je voudrais connaître le nom de celle qui a eu l'audace de me défier.

D'ordinaire, les ennemis qui parlaient à voix haute dans un combat avec elle étaient de purs idiots suicidaires. Pourtant, cette fois-ci, il se passa une chose étrange. Impossible de localiser sa voix. Qu'avait-il fait ? Consciente qu'il était sûrement inutile de s'appesantir sur la question, elle répondit :

- Tu as la mémoire courte. Je te l'ai dit tout à l'heure. Je m'appelle Féodora.

Tout à coup, elle l'entendit courir. Elle entendit son bond, puis le faible sifflement de l'épée qui approchait. Elle dévia sa trajectoire au dernier moment. Les deux lames se croisèrent presque perpendiculairement. Son sabre était parallèle au sol, tranchant en avant. Elle murmura "un tour" tout en accomplissant un demi-cercle avec sa lame. Si elle réussissait, Sayle devait être marqué d'une estafilade au niveau du torse. À la fin de ce mouvement elle refit la même attaque, dans l'autre sens et dans un même geste fluide.

Féodora... Il retiendrait ce nom. Leurs lames se croisèrent, elle avait reussit à dévier Tatsu, mais vu la manière dont elle l'avait dévié, elle savait que la lame pointait vers le bas et aussi que c'était une attaque ascendante. Qu'est ce qui le lui permettait ?

Il tenta d'attaquer de nouveau mais elle l'avait devancé, en effet, alors qu'il ramenait son épée vers lui, Féodora contre-attaquait. "Un tour". Celon le nom, Sayle pensait qu'elle ferait un tour complet sur elle-même, la lame vers l'avant. Mais ce n'était pas le cas.

Syle avait réussi à esquiver le coup, cependant, il l'avait fait trop tard, ses habits coupés laissaient voir une légère entaille. Il ressentait la douleur, bien que ça ne soit qu'une petite blessure, il ne s'était encore jamais fait toucher en combat. Sûrement parce qu'il ne s'était battu que contre de faibles marines, ou des pirate.

Mais il ne fallait pas penser aux souvenirs, il était en plein combat. A peine avait-elle fini son "tour", qu'elle en entama un nouveau. Cette fois, il avait compris le mouvement. La lame ne put que déchirer un peu plus sa veste. Il recula, craignant une nouvelle attaque.

Sayle pensait avoir compris la technique de Féodora.L'épée avait un émise un sifflement lorsqu'il l'avait fait tournée, en se concentrant bien, on pouvoir compter le nombre de tours, cependant c'était quelque chose que seule une oreille trés fine aurait put entendre. Et justement, elle sacrifiait la vue pour l'ouïe ! Ce qui expliquait le fait qu'elle puisse le suivre dans ces moindres mouvements. Elle arrivait à le suivre à cause de sa respiration et de ses pas. Ce qui expliquait également la raison pour laquelle elle avait utiliser un "flux" plus puissant, car la neige amortit les pas. Du moins, si sa déduction était bonne.

Sayle se concentra, il ferma les yeux et visualisa approximativement Féodora grâce à son instinct de bretteur. Il fallait qu'il ralentisse sa respiration et qu'il soit le plus léger possible sur la neige. Chance pour lui, lorsqu'il était seul, il avait appris certaines "techniques" d'assassin. Sa respiration devint de moins en moins bruyante, cependant, ce n'était pas encore parfait, mais ça devrait l'embrouiller un peu. Il réouvrit les yeux et commença à se déplacer autour d'elle une nouvelle fois. Ses pas quand à eux devinrent de plus en plus léger, à la fin, elle ne laissait à peine qu'une petit empreinte sur la neige. Il avait appris à se déplacer furtivement, dans l'ombre aussi. Mais dans cette situation, ça ne servirait pas à grand chose.

Il continua donc son tour, puis s'arrêta lorsqu'il pensait l'avoir suffisamment embrouillée. Elle ne devrait pas voir d'où cela viendra.

Tatsu no Joushou !

[i]La voix de nouveau se propageait dans le bois, c'était la première chose qu'il avait remarquer lorsqu'il était arrivé. Les arbres sont serrés, et d'autres facteurs étaient en sa faveur. En plus, cela devrait masquer suffisamment sa respiration, peut-être encore un peu trop bruyante.

Il bondit donc et lorsqu'il fut assez prés d'elle, il fit un tour sur lui même puis utilisa la force de rotation pour asséner un coup ascendant, encore une fois. Vu la force du coup, elle ne pouvait que l'éviter. La force de rotation combinée à la puissance de l'épée, une épée supérieur. C'est son maitre qu'il lui avait dit, une épée supérieur n'a pas ce nom pour rien, elle dégage une aura puissante, bien que moins puissante qu'une épée légendaire.

[Pas encore fini ><" désolée]

Spoiler:

» Kit pour Sayle
» Fiche Technique de Sayle
» Une Escale, A La Recherche De Ses Nakamas [PV Nomak, Sayle]
» [Kalipso Island] Du boulot pour le Gouvernement [PV Nomak, Utarius, Sayle]